A la frontière du sensible et du sensé, il suffit parfois d’un petit coup de pouce pour que nos sens s’éveillent, notre esprit se libère de ses chaînes et nous entraîne vers un ailleurs meilleur. En douceur, depuis une décennie, c’est ce que réussissent à faire les bordelais d’Alam, nous embarquant, au fil de leurs albums et de leurs concerts, dans un univers où conscience et onirisme font bon ménage, où jamais le fond ne s’efface devant la forme, une ballade généreuse qui fait du bien à nos corps tout en ouvrant à nos esprits le champ des possibles.
Après plus de 600 concerts un peu partout – dont un certain nombre de premières parties prestigieuses telles que Tiken Jah Fakoly, Pablo Moses, Groundation, U Roy, Skatalites, Clinton Fearon, Danakil ou bien encore Alborosie -, deux albums et un EP remarqués aussi bien par le public que par les critiques, Alam reprend son bâton de pèlerin pour porter la bonne parole d’un reggae roots dub profond et intense, d’une musique qui porte les mots comme autant d’armes de destruction massive du cynisme ambiant.
Porté par la voix douce et envoûtante de Marie, “Sounds of freedom”, qui accueille le temps d’un titre groovy, “Freedom”, la fabuleuse Soom T révélée en 2015 grâce à son album “Free as a bird” – déjà la liberté en porte-drapeau ! -, creuse le sillon d’un reggae dub conscient, confluence des mélodies les plus roots et des sonorités les plus actuelles.