Un pied dans la tradition, celle des griots qui depuis la nuit des temps chantent les récits fondateurs et/ou merveilleux de l’Afrique de l’Ouest, un autre dans la modernité des musiques amplifiées au groove imparable que sont la funk et le rock, Ibrahima Cissokho est de ces artistes qui, de manière naturelle, jettent un pont entre les continents, entre les cultures, pour que la vie de chacun soit plus douce, plus joyeuse.
Armé de sa kora, et accompagné par des musiciens (Pham Trong-Hieu [batterie], Olivier Granger [saxophone], Ousseman Seydi [percussions] et Abdou Rakhame Fall [basse]) au diapason de son amour pour la musique qui réunit les âmes, Ibrahima Cissokho, fidèle à l’héritage de ses ancêtres griots sénégalais, fait résonner sur toutes les scènes qui s’ouvrent à lui autour du monde, une musique mandingue moderne, faite de mélodies traditionnelles entêtantes, de groove afrorock imparablement efficace et d’histoires universelles.
Ainsi, de sa voix puissante, il se place dans la lignée des plus grands griots sénégalais et maliens (Balaké Sissoko, Abdoulaye Cissoko ou bien encore Toumani Diabaté…) et nous entraîne dans une promenade sensible du côté des thèmes qui lui tiennent à cœur.
Peu importe, d’ailleurs, que, pour nous parler de ces luttes essentielles contre les injustices, de l’absolue nécessité de la solidarité, de l’importance de l’amour et du respect au quotidien, il s’exprime aussi bien en mandingue, wolof, français ou en anglais, car la poésie qu’il porte est de celles qui franchissent les barrières linguistiques pour transmettre au plus grand nombre des valeurs aussi belles qu’universelles, aussi évidentes que nécessaires à rappeler encore et toujours, avec force et conviction, pour que jamais elles ne soient oubliées.
Il n’est d’ailleurs pas question d’autre chose dans son nouvel album, «Liberté Mom Sa Bop», qui célèbre, au fil de ses dix titres et avec force, la vie dans toute sa splendeur, toute sa diversité.