Des premiers mots posés à Paname à cette dernière tournée pour la route qui finira bien par arriver un jour, Davodka se joue des caricatures, des idées préconçues, multipliant les exercices deux styles pour parler autant à nos têtes qu’à nos coeurs, utilisant son fast-flow pour nous étourdir et nous séduire, pour nous embarquer dans un voyage aux accents autobiographiques, un périple textuel où, loin des egotrips vains, il nous parle de création, d’insomnie et de jalousie, de nouvelles technologies et de déshumanisation, de garde à vue et des enfants du monde qui n’ont pas eu la chance de naître du bon côté du globe, de paternité et de rupture sentimentale, bref de tout ce qui fait, aujourd’hui comme hier, sa vie, celle de ceux qu’il croise tous les jours mais aussi, comme un effet miroir, la nôtre.
Un peu plus de quinze ans que cela dure, depuis ses premiers pas dans Paris Pôle Nord, donc aucune raison pour que cela change, aucune chance pour qu’il cède aux sirènes de la facilité. Davodka sait d’où il vient, de cet underground où l’on ne demande rien à personne, où l’on se débrouille au quotidien, où l’on sait que le monde ne tourne pas rond sans comprendre pourquoi, où l’on se libère du mal sans fin lorsque les sons sont libres.