Enfant indocile d’une rue métisse, Gabriel M. est de ces artistes qui ne cherchent pas à rentrer dans le moule, à se fondre dans une case, suivre une mode éphémère, mais préfèrent, de loin, laisser leurs pas les guider au milieu de ce grand capharnaüm que sont nos vies décousues. Accompagné de ses mots qui flottent aux vents comme autant de drapeaux ivres d’émotions contradictoires, il court les chemins pour nous offrir, album après album, quelques jolies pastilles pastel, échantillons de notre époque épique et de nos existences futiles. Nul besoin pour lui de vendre son âme, sa poésie ne se love jamais aussi bien que dans la douceur ouatée d’une mélodie mélancolique, dans la délicate et fragile déclinaison de cet amour absolu qui, parfois mais pas toujours, se partage.
En nous dévoilant ces “Corps éduqués”, Gabriel M. met à nu, avec pudeur et tendresse, quelques uns de ces sentiments qui nous font oublier de quoi sera fait demain, entraînant nos âmes vagabondes vers de délicieux abîmes, vers cet ailleurs qui s’appelle demain et se conjugue au pluriel. En ouvrant la porte de son univers à nos coeurs cabossés, Gabriel M. fait de nous les complices de sa liberté. Rien que pour cela, rêvons avec lui
quelques instants…