Certes, ils auraient pu rester chez eux, comme des paumés, ressassant encore et encore les problèmes du monde, quitte à ne pas chercher de solutions… Ils auraient pu se contenter de regarder leurs enfants dans les yeux en se disant qu’ils leur avaient laissé un bien beau cadeau empoisonné… Ils auraient pu devenir punks à chien histoire de ne pas se sentir seuls… Seulement voilà, ces cinq-là ont de l’énergie à revendre, un besoin constant de partager aussi bien leur rage, leurs colères que leurs élans fougueux, et n’ont rien trouvé de mieux que d’exprimer tout ça en chansons. Alors, il s’y sont mis avec un malin plaisir et beaucoup d’envie, enflammant, dans un premier temps et faute de point de chute, les terrasses de café, vandalisant une à une les oreilles à portée de voix, faisant trembler les montagnes – et pas que ! – avec leur rock musette à la poésie sauvage et sensible. Un peu plus de dix ans plus tard, trois albums sous le bras («C’est ça qu’on veut voir» (2013), «Opération Gentiane» (2015) et «Les Marmottes sans filet» (live – 2016), et des centaines de concerts un peu partout – dont certains en compagnie de La Rue Ketanou, Zebda, Tryo ou Matmatah -, Les Marmottes ont laissé – un peu – de côté la rage qui les accompagnait jusque-là et, épaulé par Philippe Prohom à la direction artistique et ici ou là aux chœurs, ouvrent aujourd’hui un nouveau chapitre de leur histoire. Dans leurs valises, toujours autant de liberté et de combats à mener avec humour, des mots comme des clins d’œil malicieux et des mélodies, taillées pour la scène, qui irrémédiablement donnent envie de bouger, de chanter, de sourire, de râler et se passionner, d’échanger et partager, bref de vivre pleinement le moment présent. Désormais, et plus encore qu’avant, il est temps de succomber à la drôle d’énergie que cette bande des montagnes nous offre et entrer dans la danse avec eux car en leur compagnie, le quotidien c’est de la dynamite !