Petite silhouette presque fragile émergeant d’une brume matinale dont Paname a le secret, sourire espiègle dans les yeux, Pauline Paris nous invite, depuis son premier album “Sans sucre, s’il vous plait” (2006), à monter sur sa grande roue aux multiples couleurs, aux ascensions fulgurantes et aux douces descentes. Dans le manège de Pauline, l’amitié se conjugue autour d’un verre, les frontières humaines ne sont que concepts dont on s’affranchit d’un coup de guitare jazzy, et la rue toujours groove et résonne des pas joyeux des titis en maraude. Sans y prendre garde, nous voici nous attardant, flânant dans cet univers haut en couleurs, où l’amoureuse sort le grand jeu pour garder son amor à mort, où les corridas coquines se lovent dans les bars chics de Saint-Germain, où les anges font la bringue pour faire la guerre à ceux qui font semblant et les faubourgs sifflent au gré des vents des mélodies aussi intemporelles qu’enivrantes.
Qu’elle nous sorte le “Grand jeu” ou nous convie à grimper dans son “Carrousel”, Pauline Paris, accompagnée d’acolytes aussi généreux et libres qu’elle, bouscule les lignes, passant de la chanson française à la bossa, du blues au rock et de la pop au jazz. Sans contrainte et sans frontière, elle qui, depuis quelques années déjà est accueillie à bras ouverts en Allemagne, jette ses mots accrocheurs haut dans les airs, juste pour le plaisir de les voir virevolter et s’épanouir avant de retomber un à un dans les citadelles fragiles de nos émotions exacerbées.
Petite plume gouailleuse qui, au fil des tranches de vie qu’elle nous raconte, nous fait voyager entre poésie et quotidien, Pauline Paris est de ces artistes que l’on aime inviter chez soi régulièrement, juste parce qu’ils nous font du bien et mettent une bonne dose de soleil dans nos vies.