Lorsque soudain l’envie vous prend de rompre les amarres, de partir faire une longue et vibrante balade loin de tout, certains univers semblent plus adaptés que d’autres. Celui des angevins de Simawé, quintet soutenu par le Chabada (Angers) qui l’a placé parmi ses «groupes espoirs», en fait assurément partie puisqu’à peine leurs premières notes résonnent-elles que vous voici directement propulsés dans une autre dimension, un espace temps différent où les minutes suspendent leur vol implacable pour vous laisser profiter au maximum des bonnes vibrations qui vous sont envoyées. Ici, le reggae se teinte de belles couleurs folk, les mélodies se font aériennes pour ouvrir grand les champs de la perception. Musique organique empruntant autant au blues qu’au rock ou à la world pour s’enrichir de sonorités différentes, le reggae de Simawé déborde d’une énergie primitive qui saisit et donne des envies d’ailleurs.
Pas étonnant dès lors que des groupes tels que Massilia Sound System, Deluxe, Zoufris Maracas ou bien encore Israël Vibration, leur aient demandé d’ouvrir pour eux. Pas surprenant non plus de voir leur notoriété grandir à toute vitesse, tant le voyage qu’ils proposent est universel et doux. Avides de grands espaces, les musiciens de Simawé, attelage étonnant où le batteur-chanteur est porté par quatre guitaristes, ont trouvé la recette pour nous transporter et nous faire rêver, cette alchimie rare qui permet d’offrir du bonheur au plus grand nombre. Tour à tour intimiste ou flamboyant, leur univers est un souffle agréable qui nous électrise et nous touche au plus profond de l’âme. Qu’ils nous caressent d’une douceur acoustique ou nous submergent de leur vitalité débordante, ces cinq-là sont de dangereux récidivistes en matière de plaisir musical.