Faut-il vraiment être sérieux quand on a 36 ans ?… Pas sûr, car lorsque l’on a les deux pieds bien fermement posés sur la terre du Ségala, sauvage de caractère, riche en humanité, et la tête dans les étoiles, on ne peut que rêver et céder, le plus régulièrement possible, à ce petit grain de folie qui fait le sel de la vie. C’est bien pour cela qu’année après année, contre vents et marées, un petit groupe d’irréductibles aveyronnais, conjuguant à merveille leur attachement à cette culture ancestrale à leur goût immodéré pour le partage de bonnes vibrations, transforme la bastide de Sauveterre de Rouergue en point de convergence de toutes les musiques, de toutes les générations, met un peu plus encore en lumière ce plus beau village de France et ce faisant, en attirant des regards venant de bien au-delà de ses frontières naturelles, joue pleinement – et avec efficacité – son rôle d’acteur économique et touristique.

Ici, dans cette ambiance ô combien décontractée et amicale, se retrouvent petits et grands pour tous ensemble, dans un même élan, s’émerveiller et s’amuser, chanter et danser, profiter de la scène Off gratuite ou applaudir les artistes faisant l’actualité, ouvrir grand les yeux devant les mapping ou les pyrotechnies, découvrir les talents de demain ou jouer le jeu des spectacles de rue, avant d’être acteurs à leur tour du festival en apportant leur petite pierre à l’édifice commun entre fanions, bougies et lanternes volantes.

A l’image du territoire sur lequel il se déroule, Fête et Détours de la Lumière est un festival qui ne ressemble à aucun autre, singulier par sa transversalité et sa capacité à faire cohabiter artistes confirmés et talents émergents, petit par la taille, grand par le coeur et la chaleur humaine qui s’en dégage, libre et indépendant, atypique et farouchement accueillant, bref un rendez-vous fédérateur qui, chaque année, sonne le début, en Aveyron – mais pas que ! -, de la saison des festivals musicaux.